CONTES SATANIQUES À L'EAU DE BLEUET

HUIT CONTES

Avec ce troisième livre Marion Whyte déploie ses qualités de perception et d’analyse sur une palette littéraire étonnante et variée.

Les personnages qui peuplaient son univers imaginaire, anges et démons, Lucy, Fragaël, Fabiau... ont cédé la place aux humains, Max, Angèle, Damien, Aline et Babette, Thomas, Hélène, Ryan, Jeannette : huit personnages qui ont trouvé leur auteur, leur metteur en scène, leur porte-voix, leur porte-plume.

Chacun d’eux raconte une tranche de sa vie, une tranche de sa maladie, proche ou éloignée des cas que les psychiatres enferment dans des cases, avec un diagnostic. Chaque histoire n’est qu’une forme clinique d’une seule maladie. Marion nous avoue les avoir toutes vécues. Elle nous apprend que c’est la perte, l’abandon, le manque, qui perturbent et désorganisent les voies du désir, que ces voies sont aussi les voix qui nous construisent dans la structure du fantasme, qui nous identifie.

Marion Whyte se prête aux jeux de rôles qu’elle met en scènes, se prenant elle-même comme modèle. Babette la boulimique et Aline l’anorexique sont un seul personnage ; en se dédoublant elle les unifie. Chaque personnage a son style et son genre littéraire que Marion déploie un large éventail: Le récit romanesque de Max entrant à l’hôpital ; le journal intime d’Angèle recevant ses angoisses les plus folles ; les notes prises lors de la consultation de Damien critique de Lewis Carroll ; Thomas qualifié de zombie par son médecin ; le style épistolaire d’Hélène, pour dire qu’elle n’est pas pauvre, mais riche du monde intérieur qui l’habite ; le délire de Ryan qui se prend pour Vlad un vampire d’autrefois. Enfin Marion nous conte l’histoire de Jeannette, sa Jeanne d’Arc.

Les personnages et le style ne lâchent pas le lecteur, Il est est varié, inattendu, poétique, émouvant, flamboyant comme un volcan, pétillant comme une source vive !